samedi 6 décembre 2008

Le choix du coiffeur



L'hiver a commencé alors que je n'ai pas encore réglé le problème des deux radiateurs sur cinq qui ne fonctionnent toujours pas dans mon appartement. Au dehors, quand le vent souffle c'est la Sibérie quant à la sécheresse ambiante, elle développe une électricité dans l'air qui vous donne des secousses au contact de la plupart des objets métalliques, et vous dresse les cheveux sur la tête au moindre coup de peigne...
Des cheveux qui ont poussé depuis que Julie, ma coiffeuse à Paris, les a coupé pour la dernière fois... en juillet !
Mais chez quel coiffeur aller, à qui confier ma précieuse tête ? Depuis un certain temps j'observe les intérieurs de tous les salons de coiffure devant lesquels je passe, j'essaie, au look, d'évaluer l'habileté des lifashi (coiffeurs/ses) qui y officient. Et des coiffeurs il y en a en abondance ! C'est un corps de métier très bien représenté à Pékin, beaucoup de jeunes, des moins jeunes, des hommes surtout.
Certaines de mes collègues s'y sont déjà hasardées, pas téméraires : "deux ou trois centimètres en moins sur la longueur, la même coupe SVP". Je pense que, dans un premier temps je ferai comme elles, je n'ai surtout pas envie de ressembler à la dame du dessus, surtout pas avant d'avoir joué Cléopâtre dans le show que nous allons donner à la fin de la semaine à l'atelier shakespearien !
Car nous allons donner une représentation, les dés sont jetés et on joue jeudi, vendredi, samedi et dimanche, sauf que je me suis prudemment retirée des deux premiers spectacles pour me laisser respirer et je ne jouerai que le samedi et le dimanche. A mon programme : un sonnet en anglais, un petit monologue de Cléopâtre en Italien et Gertrude, la reine, dans Hamlet, la scène où elle meurt. Ca va, ce n'est pas trop dur, surtout que notre Hamlet Chinois ne me laisse pas tomber comme un sac à patate sur la scène, il accompagne ma brève agonie avec des gestes d'une surprenante douceur, c'est soft et il y a même des moments où je me demande si sa mère ne lui manque pas un peu (elle est aux USA, c'est un chinois né et élevé là-bas).
Ce week-end a été un week-end festif dans la communauté réduite du lycée français : un anniversaire et un mariage fêtés ce samedi. J'ai évidemment fait les deux !
L'un plutôt poméridien et l'autre plus soirée arrosée et dansante.
Joyeux, tout y était y compris l'épisode des voisins perturbés qui l'ont fait savoir.
Mais, dans les "résidences" où certains d'entre-nous logent, la manière de le faire savoir c'est d'envoyer une alarme chez les gardiens qui mettent en action une alarme chez vous. Comme ça si tout l'immeuble n'est pas réveillé c'est vraiment qu'ils ont loupé leur coup. Remarquez, un gardien affable vient tout de suite chez vous pour arrêter la susdite alarme. A priori pas d'amende, juste une sorte de coup de semonce.
Dans les deux fêtes il y avait quelques chinois et chinoises, ce qui faisait plaisir tout de même.



La jeune femme avec son bébé (Yi Wen, le bébé) est l'épouse d'un instit, c'est une joueuse d'erhu dans un orchestre de type orchestre national. Le erhu est un instrument traditionnel chinois, une sorte de violon. Mon loyer, qui est l'un des moins chers dans la communauté du personnel français du lycée, représente déjà deux fois et demi son salaire mensuel. Et elle devrait sans doute s'estimer heureuse car elle est payée mensuellement. On peut comprendre l'agacement de certains chinois face aux expats.



Voici un autre chinois, Didier, qui était à la fête vespérale, et qui m'a fait part de sa totale incompréhension face à un phénomène étrange : les profs de fac, ici, gagnent moins que les profs de lycée. Il le sait bien puisqu'il a expérimenté les deux. Comme la plupart des Chinois nés en France, sa famille est originaire de Wenzhou, pas très loin de Shanghai, une région du sud où on trouve beaucoup de commerçants, ce qui leur vaut la jalousie des pékinois qui prétendent que ce sont des roublards, des gens auxquels on ne peut se fier.

Pour finir, une anecdote.
Je suis allée voir un film de Stanley Kwan, "Center stage", un film très beau et très intéressant sur une star du cinéma Chinois des années trente avec des reconstitutions de scènes de films perdus, des scènes recrées de sa vie jouées magistralement par Maggie Cheung. Une scène du film montrait la mère et l'héroïne chez elles un soir, dans les années trente donc. L'ampoule claque, noir, réplique de la mère : "C'est bien des ampoules chinoises ça ! Elles ne tiennent pas deux jours !", toute la salle qui s'esclaffe, chinois comme waiguoren (étrangers) ! Il y a des choses qui ne changent vraiment pas en Chine !
En passant près du bahut avec une collègue, on a assisté perplexes à la démolition de vitres qui venaient d'être posées dans un bâtiment en construction. Pourquoi les poser pour les briser quelques jours après ? ah, la Chine mystérieuse !



(l'immeuble en question mais, hélas, on ne voit pas les éclats de verre)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

It seems the culture of different countries, decided everyone in the same things on different views, however, write a good article!

Anonyme a dit…

It seems different countries, different cultures, we really can decide things in the same understanding of the difference!
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