dimanche 19 octobre 2008

C'est dimanche


Mais que ce soit dimanche ou pas, rien à voir avec la choucroute. D'ailleurs en parlant de choucroute, ils ne connaissent pas ici. Ils ont la bière, la Qingdao, en souvenir de la présence allemande sur leur sol, ils ont beaucoup de choux de diverses sortes -avec x et sans x-, ils ont des saucisses (j'ai même vu des sortes de saucisses de strasbourg, l'horreur ! mais je n'ai rien contre Strasbourg, c'est pas ça le problème), en bref ils ont tous les éléments mais cela ne correspond pas du tout, la choucroute, à leur génie culinaire.
Ils ont beaucoup de chou(x) mais pas toujours les sous pour se payer les chou(x), quoique le chou(x), à vrai dire , c'est pas ce qu'il y a de plus cher ici. Mais ils n'en mettent pas parchou(x), je veux dire partout.
Et à ce propos, j'ai mangé d'excellents, succulents jiaozi (traduire raviolis pékinois) aujourd'hui !
C'est derrière le marché de fruits, légumes, halles aux viandes et poissons de Deshengmen où j'étais déjà allée une fois avec Odile, la prof d'allemand qui aime les marchés. C'est pas en évidence, c'est caché, c'est pas vraiment un restau, c'est des "stands" de marchands qui font la cuisine. Il y a de longues tables où on s'installe dès qu'on a son plat et on déguste. C'est vraiment pas cher et très bon donc on est en compagnie de gens qui, soit connaissent le lieu et apprécient, soit n'ont pas tellement d'argent et qui apprécient aussi. Ce n'est absolument pas le 4 étoiles, pas de chefs de rang, pas de serveurs, de soubrettes, mais pour les papilles c'est la joie. Avec mon look d'occidentale je me sentais incongrue, ils avaient l'air étonné de me voir là, amusés aussi. Toutefois, dans les jiaozi, il n'y avait pas de chou(x).
Pour aller dans ce marché on peut passer par une série de lacs : Xihai et Houhai après on a Qianhai, mais là on s'éloigne). La ballade est très agréable surtout qu'on a un mois d'octobre exceptionnellement doux (et chou). Sur les bords du lac un bon nombre de pêcheurs, on ne sait pas très bien ce qu'ils pêchent.

Au fait, et même si ça n'a aucun rapport avec ce qui précède, quelques-un(e)s d'entre-vous ont dû croire que la femme qui réparait le vélo dans la photo de mon précédent message c'était Janik, pas du tout : c'est une réparatrice de bécanes dans ma rue. Janik la voilà devant le collège avec son vélo :



Je lui ai offert, à Janik, de partager mon blog, ce sera un blog à deux voi(es)x.
Et dans le genre erreurs et malentendus elle est pas mal non plus. J'espère qu'elle ne tardera pas à s'y mettre.

Ma rue, je commence à la connaître et comme j'ai un parcours régulier pour aller travailler et revenir du lycée, je commence à repérer des personnages. Il y a un type un peu bizarre qui court dans les rues du hutong par où je passe. Il fait un peu idiot du village. Un autre s'entraîne tôt matin avec une sorte de hallebarde qu'il a affublé d'un tissu rouge. Il fait ses petits exercices d'arts martiaux avec, je ne sais pas du tout ce que ça vaut mais c'est assez répétitif et il semble un peu pataud. Il me fait penser au voisin de la tante qui accueille le héros dans Zatoichi de Takeshi KItano, en moins gros et beaucoup plus âgé.

En ce moment il y a des travaux dans ma rue, mais à vrai dire des travaux, ici, il y en a partout.
Les travailleurs migrants sont revenus.
On en voit avec les casques et d'autres sans casques qui ont l'air d'attendre dans des camionettes.
Ceux avec casques sont nombreux ils travaillent mais pas toujours comme des forcenés, vu le nombre pour la tache. Par contre pas de "confort" dans le travail, rien pour la protection des oreilles pour ceux qui sont au marteau piqueur.
Aujourd'hui j'ai même croisé des gens qui retapaient leur maison dans le hutong d'en face, en dur, avec des briques oranges, pas laides. On suppose qu'ils ont la permission, c'est impensable sans, au vu et au su de tout le hutong, avec son poste de police dans l'une des rues. Donc, certains habitants peuvent réaménager leur habitation. Aussi, entrevu dans un hutong, un cumulus fonctionnant au solaire.

Pour le cinéma il y a du nouveau, j'irai un de ces jours à une projection dans une sorte de café -dans un hutong encore- où ils invitent des jeunes réalisateurs qui montrent leurs films. On (Janik et moi) avait juste raté la précédente où un réalisateur chinois présentait son "bad boys" qui a remporté un prix au festival de Rotterdam. Mais mardi soir je ne louperai pas Wang Xiaoshuai (Beijing bicycle) qui sera à l'institut culturel italien pour présenter un film qu'il a réalisé en Toscane.
Enfin autre chose que du shopping.
Remarquez à propos de shopping, j'ai dégotté un créateur chinois dont les vêtements sont tout simplement magnifiques, de toute beauté : coupes, tissus, détails qui tuent, finesse d'exécution, une merveille. Evidemment il n'est pas donné, il connaît sa valeur, mais ses prix sont encore abordables si on veut se faire un grand plaisir délicat et fragile.
A propos de beauté, que pensez-vous de l'ombre de ces deux amoureux en début de message ? Une photo dont je ne suis pas peu fière. Leur ombre est portée sur le mur du temple de Yonghegong, pas loin de chez moi.
Pour finir, moi c'est pas le vélo qui me fait envie c'est ce que vous voyez en dessous.



Ne serait-ce pas génial ?

Avant de vous quitter, si vous avez envie de connaître l'état de l'eau à Pékin -ce qui me tracassait assez car je me demandais si c'était un délire collectif ou si c'était fondé cette méfiance de nombre de gens ici à propos de l'eau qui coule de nos robinets- j'ai trouvé un site canadien qui me semble sérieux et qui m'inciterait plutôt à éviter de boire cette eau, même bouillie.

http://eau.apinc.org/spip.php?article658

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