lundi 11 mai 2009

Temple, orphelinat, musées... Vive les vacances


Vous avez là un des multiples démons ou bouddhas qui peuplent le temple de Yong he gong proche de chez moi... et que j'ai enfin visité à l'occasion du passage d'un collègue Parisien à Pékin.
N'ayant aucune connaissance sur le bouddhisme je n'ai pas vraiment pu apprécier.
Par contre, même si ma connaissance de l'art chinois est rudimentaire, j'ai été impressionnée par le musée d'art de Pékin.
Le rez de chaussée était consacré à la sculpture contemporaine, les dates de naissance des artistes allant des années 20 à 80-87. Trois femmes seulement !
Un petit aperçu ci-dessous.







J'y ai découvert également l'oeuvre d'un graveur qui s'appelle Chao Mei et qui a dessiné peint (encre, aquarelle), et gravé depuis les années 30 jusqu'aux années 90. Impressionnant. De plus, ses gravures de la période 1970 m'ont évoqué Lichtenstein. Les photos suivantes ne rendent pas bien les couleurs qui étaient exceptionnelles.





Ces vacances auront été fertiles en découvertes. De petites découvertes : comme si j'entr'apercevais de minuscules fragments d'une Chine impossible à saisir globalement, toujours trop grande, trop cachée.
Toujours est-il que, pratiquant l'échange linguistique avec une certaine Jenny, cette jeune chinoise m'a propposé d'aller à Tianjin en groupe. Ce que je n'avais pas bien compris c'est qu'on visiterait un orphelinat le matin. Et ce que j'avais encore moins bien compris c'est qu'on le visiterait avec son groupe catholique (très impliqué dans l'orphelinat en question).
L'orphelinat en question est entre Pékin et Tianjin, il est composé de plusieurs bâtiments bas où les enfants sont groupés suivant les âges. Il a été fondé par un certain Tim Baker qui s'évertue à trouver des sponsors pour améliorer le lieu. Et il en trouve.
Ces enfants sont ceux que les autres orphelinats leur confient car les enfants ne sont pas adoptables... donc des enfants diversement handicapés.
Nous avons passé une bonne partie de la matinée à jouer avec les uns et les autres gamins. C'était poignant : ce gamin dont la grosseur de la tête l'empêche de marcher combien de temps vivra-t-il ? Cet autre dont le visage est rongé par une psoriasis impitoyable comment peut-on vivre ça au quotidien ? On se pose des tas de questions et on en sort déprimé.
Cet orphelinat là est un orphelinat modèle, combien y en a-t-il qui ne le sont pas ? Mais il semblerait toutefois que ce "village d'enfants" ne soit pas le seul.
Pour celui-ci, le gouvernement (local ?) a quasi offert le terrain car il a été octroyé pour 1 yuan... avec pour condition de construire un certain nombre de bâtiments en un temps fixé. Là ils sont un peu en retard sur l'échéancier pour la construction de l'école.

Le groupe catho était hétéroclite : des jeunes non chinois venus de divers pays anglophones, quelques chinois, un Australien d'origine indienne. Ils visitent l'endroit régulièrement. Ils font des groupes de discussions, semblent mener des actions de type caritatif. A part le milieu universitaire, que j'ai eu l'occasion de rencontrer brièvement ensuite, les milieux artistiques comme les workshops que je fréquente, et sans doute quelques entreprises, ce sont les milieux les plus mêlés en terme de nationalités que j'ai croisé ici.
Evidemment je n'ai pas de photos. Ils ont un site : http://www.chinaorphans.org/ et on peut avoir de plus amples informations sur l'historique du lieu à :
http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=1427329

Autre découverte : un village, Picun (皮村 : village du cuir) au Nord Est de Pékin, investi par des ouvriers migrants qui ont bâti un théâtre, qui font fonctionner une école et ont ouvert, dans une ancienne usine désaffectée, un musée consacré à leur histoire.
Pas de site repéré mais un article là :
http://www.china.org.cn/china/features/content_16728913.htm
(la plupart des articles sont en anglais, désolée pour les non-anglophones).

L'initiative est partie d'un groupe de migrants qui a l'air très actif, leur porte parole, Sun Heng, écrit et chante des chansons, il est aussi le curateur du musée.
L'instituteur, lui, est un étudiant en journalisme, volontaire inscrit dans une ONG.
L'école n'est pas reconnue, les enfants qui achèvent la primaire ne peuvent pas s'inscrire dans un collège pékinois. (Au passage, dans l'école on trouve une bibliothèque où tous les habitants peuvent emprunter des livres : c'est la doc qui vous parle là).

Il faut savoir que l'école est très chère pour les enfants de migrants, plus chère que pour les habitants de Pékin qui ont leur hukou, sorte de carte d'enregistrement sur un lieu qui permet d'en être un légitime habitant avec tous les droits que cela comporte. Déjà, pour les parents qui ont un hukou, l'école n'est pas gratuite, elle l'est en principe mais il y a toujours des frais en plus. Pour les enfants de migrants il est exigé des frais d'écolage.
Mais à propos de la Chine sociale un Pierre Haski avec son Rue 89 ou un Gilles Sabrié et son oeil sur la Chine vous en diront plus que moi car ils sont autrement mieux informés.
Moi je ne livre ici que des informations minimales, des points de vue, des impressions, suivant une trajectoire personnelle qui va un peu tous azimuts, même si j'essaie de m'informer afin de ne pas écrire d'inepties.
Mais il est temps que je vous laisse, et ce en compagnie de la femme et la fille du boulanger (做面包du hutong d'en face (de chez moi). Ou comment rester marseillaise à Pékin.



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1 commentaire:

Isa de sumène a dit…

http://www.lemonde.fr/web/sequence/0,2-3210,1-0,0.html

on ne sait jamais si cela marche